Le fauvisme : le règne de la couleur

En 1905, le Salon d’Automne parisien est témoin de la naissance d’un nouveau mouvement pictural. Parmi les 1 625 oeuvres exposées, une salle fait scandale : la «cage des fauves». L’exposition de 39 peintures aux couleurs vives et irréalistes agresse l’esthétique à la française de la fin du XXème siècle. Le fauvisme prend son envol.

Si Henri Matisse et André Derain sont les peintres fondateurs du fauvisme, ce courant tient son nom du critique d’art Louis Vauxcelles, qui n’avait guère apprécié l’explosion de couleurs non-contrôlée de leurs oeuvres. En effet, le fauvisme se définit par une libération de la couleur. Le peintre n’est plus astreint à représenter fidèlement les teintes qu’il voit : la peau du modèle peut être bleue, le ciel vert et les arbres rouges. Le fauvisme met l’accent sur l’expression des sentiments intérieurs plutôt que la représentation d’une réalité objective. Les «fauves» couvrent leurs toiles d’aplats de couleurs vives sans se préoccuper de représenter les bonnes perspectives et bons tracés.

Matisse le présente comme une parade à «la tyrannie du divisionnisme», une théorie qui consistait en une variante plus poussée du pointillisme et arguait pour l’utilisation de couleurs pures où le mélange de couleurs devait seulement se faire grâce à leur juxtaposition.

D’un point de vue chronologique, le fauvisme se situe après l’impressionisme (1874-1886) et en tire une grande influence. Cependant, il s’en différencie car les impressionnistes se considéraient comme des «peintres du concret», ils voulaient peindre ce qu’ils voyaient notamment en accordant une grande importance aux jeux de lumière. Les fauves révèlent leurs sentiments sur la toile. Les couleurs chatoyantes ne sont pas justifiées par les paysages ensoleillés du Sud mais par les chocs émotionnels que l’artiste a voulu représenter.

L’influence du fauvisme

Le fauvisme est un courant artistique très court dans l’histoire de l’art. Il ne dure que de 1905 à 1910 au plus tard. Les « fauves » ne le restent ainsi qu’une période. Dans cette époque de recherches picturales, les influences des peintres changent et de nouveaux courants apparaissent. En 1908, Henri Matisse estime avoir terminé avec le fauvisme. André Derain est fortement marqué par sa découverte des oeuvres de Paul Gauguin et les couleurs de ses peintures se ternissent jusqu’à revenir à une tradition classique. Georges Braque se recentre sur l’espace et la construction dans le nouveau mouvement du cubisme.

Malgré sa brièveté, le fauvisme est un courant important dans l’histoire de l’art. En privilégiant la couleur sur les formes, il a permis de séparer la représentation de son modèle. Le fauvisme s’est éloigné des règles académiques et a marqué le début du XXème siècle, siècle qui a forgé l’art contemporain tel qu’on le connait aujourd’hui.

Exposition Possédé.e.s : Quand l’occulte exprime les défis du présent

Pour réellement apprécier la nouvelle exposition du centre d’art contemporain de Montpellier, deux visites sont nécessaires : une pour s’imprégner de son atmosphère spirituelle et une autre pour comprendre les motivations derrière les œuvres.

Possédé.e.s, la nouvelle exposition du centre d’art contemporain de Montpellier, porte bien son nom. Tout comme l’écriture inclusive s’infiltre dans le thème de l’occulte, l’exposition est un savant mélange entre ésotérisme d’un temps passé et problèmes sociétaux actuels. Ici, tout est double lecture et interprétation : derrière les apparences effrayantes se cache la dénonciation d’une société où l’égalité ne tient qu’en façade.

Un sanctuaire occulte

Dans cette exposition, des artistes du monde entier sont venus livrer leurs visions d’un entremêlement entre les sciences occultes, leurs représentants et nos sociétés modernes. Rien n’a été laissé au hasard et si le visiteur pressé peut passer à côté des critiques sociétales dans les œuvres, il est difficile de faire de même avec l’atmosphère de sanctuaire satanique qui règne dans l’exposition.

Dès l’entrée, le fond sonore, encore diffus, et l’éclairage sombre mettent en place une atmosphère pesante. L’œuvre Requiem pour 114 radios des artistes britanniques Iain Forsyth et Jane Pollard nous accompagne tout au long de la visite en diffusant, avec quelques crachotements, le Dies Iare, un chant religieux annonçant la venue de l’apocalypse. L’éclairage bleu provient lui, de l’oeuvre de Chloé Viton, qui a transformé une salle en lieu de rite ou adoration occulte. Dans ce terrain inconnu, le visiteur devra se laisser guider par les créatures de la nuit, seules sentinelles dans ce mélange des forces obscures.

En s’intéressant à l’explication des œuvres, on découvre que les artistes racontent parfois leurs propres expériences face à des événements inexpliqués. Ainsi, Myriam Mihindou, originaire du Gabon, a immortalisé dans sa série de photographies un véritable rituel : alors qu’elle a perdu la parole de manière mystérieuse lors d’un séjour à La Réunion, elle se tourne vers le vaudou pour la retrouver. Chaque jour, elle bande sa main, la couvre de poudre de kaolin, se force à dire un mot et la prend en photo. Sculptures de chair retrace ce long parcours vers le retour de la parole. D’autres ont des liens personnels avec le spiritisme : le père de Nicolas Aguirre, artiste franco-équatorien, est shaman. Il est venu bénir les lieux de l’exposition à l’inauguration afin d’en chasser les esprits malfaisants. De quoi ne pas avoir peur de repartir avec un démon au-delà des murs du musée.

Des revendications modernes

Pour Nicolas Bourriaud, directeur du MO.CO, « Possédé.e.s est aussi un discours sur l’intolérance et la reconnaissance de l’autre ». A travers les références à l’occulte, les artistes dénoncent les discriminations que peuvent subir les corps en fonction de leur couleur, orientation sexuelle, origine. Pour comprendre pleinement les messages adressés par les artistes dans leurs œuvres, il vaut mieux prendre le temps d’explorer l’exposition en lisant les notes sous les tableaux, ou le livret de visite. Car sans les annotations de l’auteur, il est parfois dur de deviner la dénonciation du colonialisme dans un personnage blanc se dissolvant dans une peinture aux couleurs bleu-vert.

Le thème « Possédé.e.s » a inspiré à l’artiste française Apolonia Sokol la représentation de celles qu’elle considère comme les sorcières modernes, « à savoir des corps discriminés que la société persécute » : les transgenres. Car il faut le rappeler, historiquement les sorcières ont été chassées et exterminées par l’Eglise du 14ème au 17ème siècle. Sedrick Chisom, artiste américain, se concentre sur le mythe de la suprématie blanche face aux personnes noires, qui dans ses tableaux, mène inexorablement à l’auto-destruction. Dominique White, artiste anglo-caraïbéenne, a voulu, elle, rappeler le sort des migrants qui disparaissaient en mer Méditerranée sans jamais atteindre les côtes et le lier aux sorts des esclaves lors de la traite noire.

À travers leurs créations artistiques, les artistes cherchent à mettre en valeur et rappeler l’existence de certaines catégories de population exclues, mal considérées ou discriminées. L’art vient remplir un espace parallèle à la société, jadis occupée par les sorcières et les guérisseurs, afin de permettre l’expression de ceux qui, dans la communauté, sont réduits au silence.

Crédit photo de une : Laurène Godefroy

Brexit : vers un no deal ? 

Suite au sommet de jeudi dernier, quelques dossiers restent encore non réglés : parmi eux, la pêche. Tandis que Boris Johnson fait planer la menace d’un «no deal», la France tente tant bien que mal de protéger ses pêcheurs. La tension monte entre Bruxelles et Londres, se dirige-t-on vers un «no deal» ? 

Les pêcheurs «ne sauraient être les sacrifiés du Brexit» annonçait Emmanuel Macron jeudi dernier. Il faut en effet comprendre que la plupart des pêcheurs français pratiquent leur activité dans les zones maritimes britanniques. On considère qu’environ 30% de la pêche française provient des eaux anglaises. Ce serait donc, en pleine crise sanitaire, un coup dur pour le secteur français, d’autant plus que d’autres bateaux de pêche européens, néerlandais ou belges, se rabatteraient sur les eaux françaises. 

La france est la principale concernée par le secteur de la pêche, mais les autres membres de l’UE semblent néanmoins faire bloc derrière Paris. Nous pouvons donc au moins nous réjouir d’un semblant d’unité chez les européens dans le «dossier Brexit»

Le Royaume-Uni veut sa souveraineté ! 

Et c’est bien ce qui effraye les européens ! Les règles de concurrence, comme le règlement des différends, restent encore flous. Bruxelles craint que le Royaume Uni n’en fasse qu’à sa tête, quitte à mettre en péril les entreprises européennes avec une concurrence déloyale, en soutenant massivement ses entreprises.  L’UE tente également de tout faire pour éviter un dumping social, fiscal ou environnemental. Les négociations sont rudes et Boris Johnson estime pour le moment que les propositions européennes sont «inacceptables» et menace l’Union avec un scénario «à l’Australienne», c’est à dire à un «no deal»

Ce sont également les droits de douanes qui sont discutés, car en cas de «no deal», ce seront les règles de l’OMC qui seront appliquées. C’est à dire des droits de douanes très importants. Le commerce avec le Royaume Uni sera donc plus coûteux, les importations seront plus chères, le consommateur en paiera donc les conséquences. Quant aux exportations, elles seront bien moins compétitives…  

Des négociations intensifiées face à une date butoire qui se rapproche … 

Le prochain rendez-vous semble se dessiner au alentours du 15 novembre. 

Cependant dès lundi les deux négociateurs, Michel Barnier et David Frost discuterons du format des négociations à venir. 

L’Union européenne comme le Royaume Uni ne semblent rien vouloir lâcher, les négociations s’annoncent encore plus tendues, la tension monte de plus en plus car le 31 décembre approche à grand pas. Un «no deal» aurait des conséquences économiques dramatiques, en pleine crise sanitaire et économique ce n’est absolument pas souhaitable. 

La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon déplore ainsi que chaque heure consacrée au Brexit est une heure perdue dans la lutte contre le Covid 19. 

Les sorcières : du mythe à la réalité

De nos jours, quand on parle de sorcière, on pense presque tous à une vieille femme courbée sous une cape, lançant des malédictions à voix basse. Mais d’où vient cette image stéréotypée ? Et les sorcières sont-elles réellement comme on les imagine ?

Si l’on veut remonter à l’origine des sorcières, c’est assez complexe. En effet, si on suppose que l’idée de sorcière a existé depuis la Préhistoire, nous n’avons pas assez de documents pour le prouver et étayer ce que nos ancêtres appelaient ainsi. Le mot actuel proviendrait du latin populaire « sortiarus » (littéralement « diseur de sorts »), qui renvoie à l’origine à un procédé de divination.

La sorcellerie dans l’Antiquité, entre interdiction et pratique courante

Dans les religions monothéistes de l’Antiquité, la sorcellerie est à la fois pratiquée à grande échelle, pourtant elle est interdite. Pour la mythologie grecque, le dieu de la médecine Asclépios peut ressusciter les morts. Les sorcières emprunteront son symbole pour leurs poisons, ce qui lancera l’idée que la médecine et la sorcellerie sont liées. Cette croyance met également en avant des symboles de « sorcières », comme les Sybilles dont la Pythie. Leurs prédictions étaient toujours écoutées avec attention. Les Grecs accordaient beaucoup d’importance à l’interprétation des songes, qu’ils pensaient être des messages des dieux. D’autres rites de superstition se développent, comme une façon pour les simples mortels de prendre en main leur destin, qui est mythologiquement dicté par les Moires.

Cependant, cette pratique est globalement interdite dans l’Empire grec. Dans La Loi des XII tables, Pline l’Ancien rapporte cette interdiction et la condamnation de sorcières vers 450.

Représentation d’Hécate, déesse des enchantements et de la sorcellerie dans la mythologie grecque

Ce sont aussi les trois déesses qui représentent les trois faces de la lune. C’est une des explications de ce symbole choisi par les sorcières. Hécate représente directement la sorcellerie et les enchantements. Une des sorcières mortelles connues de la mythologie est l’enchanteresse Circé, citée dans L’Odyssée d’Homère, qui transforme les compagnons d’Ulysse en porcs. Erichto, une autre sorcière est probablement à l’origine des stéréotypes physiques de nos sorcières. Elle est décrite comme une femme maigre, laide avec des cheveux emmêlés et attachés. Elle représente également un des premiers pouvoirs qu’on attribue aux sorcières : celui de parler aux morts. Cette puissance des femmes est expliquée par Médée dans L’Odyssée : « si la nature nous fit, nous autres les femmes, entièrement incapables de bien, pour le mal, il n’est pas d’artisan plus expert ». Cette dernière est d’ailleurs caractérisée dans l’ouvrage comme femme avant toute autre chose.

La sorcière est, à cette époque, le reflet de la volonté de toute-puissance des Hommes, au-delà même de leurs croyances.

L’Empire Romain écrit les interdictions des pratiques de sorcellerie sur son territoire : l’empereur Auguste brûle les livres de magie et les magiciens et astrologues sont exilés.

La diabolisation des sorcières par l’Eglise chrétienne

Alors que les religions païennes toléraient, voire vénéraient la sorcellerie, la religion chrétienne s’y opposait fermement. Dans la Bible, la sorcellerie est condamnée par Moïse. Quand Saül en consulte une pour parler à un mort, les mots de la Bible sont clairs : « Tu ne laisseras point vivre la magicienne […] Celui qui offre des sacrifices à d’autres dieux que l’Eternel seul sera voué à l’extermination. » (Exode 22 : 18-20).

Pour les chrétiens, la sorcellerie est affiliée au diable. Tout ce qui est inexplicable, c’est-à-dire beaucoup de procédés, notamment médicaux, au Moyen-Âge, est considéré comme de la magie et sont condamnés.

Il n’y a pas de cliché physique de la sorcière à cette époque. Ce sont la plupart du temps des femmes, qui sont considérées comme sorcières car elles sont tentatrices, manipulatrices, cachotières et qu’elles poussent les hommes au péché. Une sorcière pouvait donc être n’importe quelle femme. Les accusés de sorcellerie peuvent également être des prêtres et prêtresses d’anciennes religions, l’Église voulant les diaboliser pour étendre son pouvoir.

La plupart du temps, les femmes accusées de sorcellerie sont des veuves vivant de la charité. Cet archétype majoritairement présent dans les accusés amène à la description classique d’une sorcière dans Le marteau des sorcières de l’archevêque Harsnett en 1486 : « vieilles femmes aigries, vêtues de haillons, aux genoux soudés par l’âge, clopinant sur un bâton en marmonnant dans les rues ».

On ne sait pas sur quoi est basé l’idée du balai volant, mais sa première mention est dans Le Ménagier de Paris en 1392. L’auteur écrit que les femmes ne dormaient pas avec des balais dans leurs chambres de peur d’être traitées de sorcières.

Les sorcières étaient brûlées sur des bûchers pour qu’il ne reste rien d’elles

Entre 1300 et 1420, 5 à 10 procès pour sorcellerie se tenaient par an. Les historiens estiment le bilan à plus de 50 000 personnes torturées puis brûlées ou noyées vives, accusées d’hérésie, entre 1468 et 1687.

C’est à cette époque-là que la sorcière rentre dans l’imaginaire collectif, surtout celui des enfants, comme une vieille femme aigrie récitant des sorts. Elle est utilisée pour contenir la peur des enfants en une seule personne, ouvertement maléfique.

Cependant, si l’on croit que la majorité de victimes de cette chasse aux sorcières a été faite au cours du Moyen Âge, c’est bien après la découverte de l’Amérique de Christophe Colomb, soit à la Renaissance, que les procès et condamnation se sont intensifiés. Alors qu’il y avait 5 à 10 procès pour sorcellerie par an, on en dénombre 40 par an à partir de 1500. Et ce nombre n’avait cessé d’augmenter. Ils supposent que l’arrêt progressif de ces pratiques est dû au développement de l’Etat centralisé, qui veut contrôler les mouvements populaires.

A l’époque, la sorcellerie « courante » est considérée comme une secte au service de Satan, se réunissant la nuit en Sabbat.

La torture comme preuve d’actes de sorcellerie

Il n’y avait cependant pas autant de sorcières dans les petits villages européens qu’on le prétendait. Ce nombre d’accusations est d’abord dû aux accusateurs. Selon des études historiques, ceux-ci essayaient souvent de se laver de la culpabilité d’avoir refusé la charité. Beaucoup de vieilles veuves demandaient la charité. Ainsi, beaucoup ont été accusées de sorcellerie. Une fois accusées, les prétendues sorcières (ou sorciers) n’avaient pas d’autres choix que d’avouer car ils étaient torturés à cette fin. Une preuve de ces tortures est la missive qu’un bourgmestre accusé de sorcellerie avait envoyée à sa fille. Il y écrit : « Innocent j’ai été jeté en prison, innocent j’ai été tor­turé, innocent je vais à la mort. Car quiconque entre dans la prison des sorciers doit devenir un sorcier ou être torturé jusqu’à ce qu’il invente quelque chose à confesser… ».

La salle d’audience du procès des sorcières de Salem (illustration de 1876)

La chasse aux sorcières la plus célèbre nous vient d’Amérique, en 1692. Les sorcières de Salem n’étaient à l’origine que 3 femmes qui parlaient une langue inconnue et se cachaient, probablement à cause de psychotropes ou d’une maladie mentale. Mais cette petite ville du Massachussetts voit défiler entre 150 et 300 accusations et 20 exécutions pour sorcellerie. Elle devient ainsi un symbole de la chasse aux sorcières.

Les sorciers et sorcières modernes : des personnes « proches de la nature »

De nos jours, les sorciers et sorcières ont regagné leurs lettres de noblesse, principalement grâce à la fiction. Dans des récits comme Harry Potter, Sabrina l’apprentie sorcière, Charmed ou encore Mélusine en BD, ils sont présentés comme des personnages doués de magie mais qui peuvent choisir de l’utiliser pour le bien.

Hermione Granger, de la saga Harry Potter, représente une autre image de la sorcière

Cependant, la définition officielle du Larousse est encore profondément liée aux stéréotypes créés par la religion chrétienne : « personne que l’on croit en relation avec le diable et qui peut opérer des maléfices ». La définition anthropologique du terme se rapproche plus de la vérité de la pratique de la sorcellerie : « une personne pratiquant la sorcellerie, l’art de guérir ou de nuire à un individu au sein d’une société, d’un groupe donné, par des procédés et des rituels magiques ». Cependant, même cette définition ne suffit pas à expliquer la sorcellerie moderne, communauté qui se développe aujourd’hui, majoritairement grâce aux réseaux sociaux.

Ilona Vasseur a 18 ans et cela fait un peu plus de 2 ans qu’elle pratique la sorcellerie moderne. Les sorcières sont une communauté grandissante sur les réseaux sociaux. Une religion, le Wicca, a été créée à partir de ces croyances. Mais pour Ilona, ce n’est pas une question de religion : « être sorcière, c’est un mode de vie, tout peut être adapté à ça ». Certaines sorcières (et sorciers) pratiquent donc d’autres religions, que ce soit des religions païennes ou monothéistes. Si les sorcières d’aujourd’hui se contactent et s’encouragent majoritairement sur les réseaux sociaux, il existe des convens, de petits groupes de sorciers et sorcières qui se réunissent en de certaines occasions. La pratique est majoritairement féminine, mais les hommes n’en sont pas exclus.

Mais alors, que font concrètement ces sorciers et sorcières modernes ? Pour Ilona, « il y a autant de pratiques que de pratiquants ». Cependant, elle décrit la sorcellerie comme « le fait de manipuler les énergies qui nous entourent ». La sorcellerie est composée en grande partie de méditation pour se concentrer sur ces énergies. Les sorcières d’aujourd’hui pratiquent également la divination et le « spell work », c’est-à-dire le fait de lancer des sorts en se basant sur des éléments naturels comme des herbes, des pierres, des huiles… Ilona explique que « chaque chose de la nature a des propriétés qui peuvent être utilisées pour la protection, la santé… ».

Cependant, malgré leur volonté de se démarquer des stéréotypes de la sorcière, les pratiquantes d’aujourd’hui sont souvent comparées à cette vieille femme, diabolisées comme à l’époque de l’Inquisition ou tournées en dérision. Selon Ilona, il suffirait de se pencher sur le phénomène, qui prend de plus en plus d’ampleur avec les réseaux sociaux, pour comprendre que « les sorcièr.e.s ne sont pas des êtres maléfiques, au contraire, plutôt des personnes qui sont proches de la nature et qui cherchent à faire le bien ! ».

Le séparatisme, le nouveau sujet qui divise les français

« On veut s’attaquer aux zones grises de la loi. » La Ministre Marlène Schiappa a détaillé les mesures du projet de loi sur le séparatisme ce samedi 10 octobre. Dans sa déclaration elle fait un lien entre séparatisme et islam radical. Pour elle, les procédés seraient « parfois similaires », notamment « en matière d’emprise morale » et « de pression psychologique ».

Emmanuel Macron s’attaque au « séparatisme islamiste », ce collectif, fort d’une cinquantaine de mosquées ou associations de l’Est parisien ou franciliennes, ainsi que la plateforme Les Musulmans (proche du Collectif contre l’islamophobie en France) réclament « un dialogue constructif ». Pour rappel, le président avait annoncé lors d’une discours une analyse du problème du séparatisme islamiste dans notre pays, et qui propose un certain nombre de solutions pour contrer les menaces que celui-ci fait peser sur notre société. Il nomme le phénomène “séparatisme islamiste” qu’il définit comme un mal social. Le projet de loi n’a pas encore vu le jour que les Français se déchirent déjà. Alors que le président a annoncé plusieurs mesures à venir afin de lutter contre ce qu’il a nommé le « séparatisme islamiste », une majorité de sondés, 69%, se disent opposés à l’enseignement de l’arabe à l’école. Seuls 31% y sont favorables, selon un sondage de l’Ifop publié ce jeudi 8 octobre.

Du coté des associations :

Nous nous sommes donc pencher sur l’opinion des associations concernant cette loi qui fait bien parler d’elle, les avis divergent : 

« Nous nous insurgeons contre linsoutenable que constituent la stigmatisation et le harcèlement que subissent les femmes musulmanes ayant décidées de porter un voile pour vivre leur foi librement.  C’est une pression qui nest plus acceptable et doit cesser immédiatement.  Les musulmans, dans leur écrasante majorité, vivent en paix et en harmonie dans la société française et respectent le cadre laïc et les lois de la République ». Déclare Adbel Said membre d’une association parisienne qui lutte pour les droits des musulmans de France. 

« Cest effectivement un séparatisme, un refus des lois de la république pour y substituer un soi-disant droit religieux. Ce séparatisme résulte dune ghettoïsation dabord urbanistique, puis sociologique, enfin économique, avant de devenir idéologique et identitaire. Les subventions municipales généreuses et non contrôlées à des associations qui livrent une partie de notre jeunesse aux recruteurs islamistes, au monde de la délinquance, voire aux deux »Accuse Jean président d’une association Catholique. 

L’opinion des étudiants :

Un avis souvent oublié ou mis-à-part, les étudiants, nous sommes allés récolter le point de vue de ces derniers : 

« Cette loi n’est pas nécessaire vu le contexte actuel mais oui, elle est utile. Il y a des dérives dans les « territoires oubliés de la République » qui créent un fort sentiment communautaire au sein de ces quartiers je n’irai pas jusqu’à parler de séparatisme mais il y a tout de même du travail conséquent à réaliser pour ramener les valeurs républicaines et une certaine qualité et quantité  de services de l’État. J’ai vu de mes propres yeux ces manquements dans certaines zones lorsque je vivais à Marseille mais je pense qu’appeler cela du séparatisme est trop extrême. » Keenan Mered président de l’association étudiante IDS ( Ileri Debating Society ) 

« La dissolution des associations pour moi cest un peu limite car la population doit avoir cette liberté mais si cela reste juste à dissoudre une association qui ne respecte pas les droits de lHomme cest normal mais je pense que quand il y a un débordement prouvé cest déjà le cas. Et charte de laïcité quand les associations ont des subventions dun côté cest bien car en général cest plutôt des associations catholiques qui y ont accès et donc pas un accès égalitaire mais cela va poser problème au début pour ladaptation de certaines associations exemple le secours catholique. Le président a dit quil prévoyait de mettre en place de nouvelles choses pour lapprentissage des langues dorigine par les enfants de parents émigrés. Je trouve cela dommage de le supprimer même si cest dans lattente dun nouveau système car ça me parait important que les enfants gardent un lien avec leur culture dorigine, cest même une grande richesse. La neutralité des salariés des entreprises délégataires dun service public ça semble normal que dans une telle entreprise il ne doit pas y avoir de prosélytisme mais jai peur que ça dérive vite vers un extrême inverse et il ne faudrait pas que cela déclenche une inégalité de ce côté là. On entend très rarement parler de personne « trop catholiques » qui seraient mauvais pour lentreprise.

Globalement je pense que la loi serait plutôt utile mais pas sur tous ses points, Il faudrait que ce soit bien cadrée pour pas quil y ait de débordement. Je trouve de plus que se consacrer seulement sur lIslam cest un peu réducteur et ça met en avant une « lutte contre lislam » voir un amalgame entre islam et islam extrémiste.» Joséphine Tuloup , Vice-présidente de l’association étudiante Huma ( Association d’aide humanitaire ) 

« Pour moi cette loi, elle a surtout pour but de rassurer une population qui est en perte de repère. Avec le Covid-19 que l’on ne peut pas contrôler, le gouvernement doit quand même montrer à sa population qu’il est toujours là, et qu’il est prêt à mettre en place des lois qui rassurent une grande partie de la population. Je pense que ces lois sont voulues par une grande partie de la population, mais je suis pas sûr qu’il y ait l’impact voulu. » Léo Tessier étudiant en école de relations internationales à Paris

Le cabaret du bout des près : spectacle au milieu de la campagne

Créé en 2010, Le Cabaret du Bout des Près situé en région parisienne dans les Yvelines, nous offre des spectacles colorés, pailletés et rempli de convivialité. Aillant recommencé cette nouvelle saison le mois dernier, ils nous présentent différents spectacles comme Les 4 saisons, Le meilleur des années 80 et bien d’autres encore.

Passionné par le milieu artistique, le couple Tony Bastian et Amandine Boulard, de métier chanteur et danseuse, ont décidé de monter Le cabaret du Bout des Près de leurs propres mains. L’opportunité était une simple grange qu’ils ont transformée et sublimée en un cabaret rempli de passion et de joie de vivre. Bricolage, couture (les costumes réalisés par Amandine Boulard), mise en scène… ils ont tout fait. 

« Les rendre heureux : si c’est les faire pleurer, c’est les faire pleurer de joie » Tony Bastian

« Faire rêver les gens l’espace d’un instant » Amandine Boulard

Situé au milieu de la campagne, un endroit plutôt atypique pour un cabaret, le lieu est une surprise dès le début. Dans un milieu où l’art prend vie, les spectateurs peuvent s’évader du quotidien en laissant libre recours à leur rêve et en la magie du spectacle. Mélangeant amour, passion et joie le couple mène différents projets : cette année, comme tous les ans, il y aura la soirée inattendue, une soirée caritative, l’accueil du téléthon, le projet de faire découvrir aux enfants tous les corps de métiers du cabaret (administration, mise en scène…) et encore d’autres, avec des invités tel que Olivier Mine ou encore Isabelle Morini Bosc. 

« Je souhaite à tout le monde d’avoir un rêve parce que moi j’en avais un et il se réalise »

(citation de Tony Bastian prononcée à la fin de chaque spectacle)

Chanteurs, danseurs, ingénieurs du son et des lumières chacun sont mis à l’œuvre pour faire rêver les spectateurs et rendre leur propre métier de rêve une réalité. Avec un cabaret chaleureux, convivial et accueillant, ils souhaitent être accessible, proche des gens à travers l’accueil et les choix musicaux tout en offrant des spectacles incroyables. Lorsque des sourires, voir des rires s’affichent sur les visages du public c’est que les artistes ont réussi à transmettre de la joie, un moment unique de partage et de bonheur.

(Reportage) Montpellier : On sort ce soir ?

Alors que chacun apprend à vivre avec le Covid-19, les mesures qui visent à lutter contre sa propagation changent la façon de sortir des étudiants. Reportage au coeur de la vie universitaire de Montpellier.

En cette soirée de fin septembre, le soleil se couche plus tôt que les habitants de la ville. Malgré la baisse des températures de ces derniers jours, les montpelliérains restent fidèles à leurs habitudes festives et les bars ne manquent pas de clients.

20h05

La soirée commence à peine. Les premiers groupes d’étudiants se sont disséminés dans le bar et profitent des bières à trois euros de l’Happy Hour. Ici, malgré l’ouverture dès 19 heures, il faut attendre 22 heures pour que les salles soient pleines et que les terrasses se remplissent.

« Alors à partir de la semaine prochaine vous fermez à 22 heures ? » demande une cliente adossée au comptoir. Le serveur confirme. Mercredi, lors du point hebdomadaire d’Olivier Véran sur la stratégie de lutte contre le Covid-19, Montpellier a été classé en zone « Alerte renforcée », ce qui signifie que les bars vont devoir limiter leur activité au début de la soirée.

A partir de lundi 28 septembre, date d’application des mesures, les habitués regarderont avec nostalgie les mois qui viennent de passer, durant lesquels les sorties dans les bars étaient redevenues « à peu près » normales. Une normalité différente de l’avant-Covid, puisqu’elle s’accompagnait de nombreuses règles et interdictions imposées pour des raisons de sécurité sanitaire. La distanciation sociale, le port du masque, l’obligation de consommer assis en extérieur et l’interdiction de danser n’ont pas toujours été des mesures simples à respecter et ont nécessité des aménagements.

Au Barberousse, un bar à rhum à l’ambiance pirate, le symbole du « No Dancing » côtoie celui du port du masque obligatoire sur les affiches. Des tables et des tabourets ont été installés sur l’ancienne piste de danse. Chacun reste autour de sa table, et les fêtards ne peuvent que se dandiner sur leurs chaises au rythme de la musique. Pour respecter cette mesure spécifique à la préfecture de l’Hérault, la stratégie a été la même dans de nombreux établissements : réaménager ou condamner l’accès aux pistes de danse. Les boites de nuit, elles, restent fermées.

Quant à l’interdiction de consommer debout en terrasse, l’Alhambra, un bar latino, a trouvé comme solution de rentrer ses tables extérieures. Désormais, les verres sont servis et bus à l’intérieur dans la salle, une mesure qui se révèle plus efficace que les premières tentatives de rappel à l’ordre verbal par le serveur.

Les bars ne sont pas les seuls à avoir procédé à quelques modifications de leur quotidien. Certains étudiants ont aussi changé leurs habitudes de sortie. Abdallah, en Sciences du langage à l’université de Paul Valéry, admet qu’il sort moins qu’avant, plus qu’« une à deux fois par semaine maximum ». Lou, qui est dans le même master, continue à sortir dans les bars mais seulement en terrasse. Les deux privilégient les soirées en appartement chez des amis. « Ça a l’air assez simple mais l’air de rien, ça change pas mal les habitudes, c’est un peu moins de spontanéité et d’insouciance » explique l’étudiante.

22h30

La soirée continue, le comptoir a disparu derrière une foule qui attend pour commander ses bières. La salle se transforme en condensé de chaleur humaine qui rivalise avec l’atmosphère relativement froide de la rue. Tout le monde est debout, faute de places assises. Les clients fendent la foule, sans masque et verre de bière à la main, pour rejoindre le sous-sol de l’établissement.

Nicolas, étudiant en première année de licence, résume bien l’évolution des mesures barrières dans l’avancée de la soirée : « Je ressens la différence post-Corona dans les restrictions comme le fait qu’on me place à un endroit du bar dont je ne suis pas censé bouger. Mais honnêtement, après une certaine heure, on oublie les restrictions : le masque devient moins systématique par exemple

Dans la rue, quelques groupes zonent, pour fumer ou retrouver des amis. Ceux qui sont sortis tard de chez eux font la queue pour rentrer dans les bars populaires de la ville. Puis, une fois quelques bières et cocktails sifflotés, les soirées se poursuivent sur les places du centre-ville ou dans l’appartement d’une connaissance.

Les nouvelles soirées étudiantes

Comme le fait remarquer Audrey, une étudiante originaire de Nice : « Je ne crois pas que les restrictions auront beaucoup d’effet sur les soirées étudiantes, les étudiants commenceront leur soirée dans les bars et les finiront dans un autre lieu, chez les gens par exemple. » Elle rappelle l’après-confinement durant lequel la fermeture des bars et des restaurants n’a pas empêché les Français de se retrouver pour faire la fête.

Interrogé sur la question de l’after, le barman de El Andalus, un des cinq bars très fréquentés par les étudiants de Montpellier estime que « les gens vont s’adapter : les étudiants qui arrivaient vers 22h vont maintenant venir profiter de 19h à 22h avant la fermeture ». Nicolas n’est pas si optimiste. « Certains disent qu’ils veulent y aller plus tôt mais avec les agendas respectifs de chacun c’est infaisable ». Alors plus de sorties ? Pas vraiment. « Je pense que les soirées en appartement vont se multiplier ».

Crédit photo de Une : Laurène Godefroy

(Portrait) Simon Richard HALIMI : le peintre aux multiples couleurs de la vie

Simon Richard HALIMI né en 1943 en Tunisie, est un artiste peintre aux couleurs de la vie. Peignant des milliers d’œuvres depuis son enfance, il s’installe à Paris à 19 ans. De 1974 à 2003, lui et sa famille partent en Côte d’Ivoire suite à une succession de mission comme par exemple la construction d’une autoroute. Encore aujourd’hui à 77 ans, HALIMI expose ses œuvres à la galerie Sonia Monti à Paris de septembre à octobre.

Pendant son enfance, Simon Richard HALIMI allait à l’école en face de la boutique de coiffure-barbier de son père. N’ayant pas le temps de manger avec son fils, son grand-père typographe passait prendre son petit-fils et l’emmenait dans des tavernes éclairées par la chaleur humaine et celle des bougies. Par la suite, ils rejoignaient la grand-mère qui les attendait avec le linge et une boîte de crayons de couleur afin que son grand-père dessine. Une fois à l’œuvre, son grand-père dessinait sur le linge (principalement la nature comme la forêt) et sa grand-mère finissait par la broder. C’est alors vers 10 ans qu’HALIMI développera l’envie de peindre sans se poser de questions, sensibilisé par la culture de la vie que lui transmettait son arrière-grand-mère, « le goût de peindre m’est venu dans la boîte à crayon de couleur de mon grand-père ».

« Pour que la mémoire nous serve de route, il faut pouvoir regarder derrière dans les rétroviseurs pour mieux avancer »

Poissons au bord’elles, 2014, représente une satire sur les réseaux sociaux

Simon Richard HALIMI grandit dans une famille modeste à une époque où les moyens de communication comme la radio ou la télévision n’étaient pas accessible à tous, de même que beaucoup ne savaient ni lire ni écrire, son arrière-grand-mère se contentait de parler et de raconter des histoires. Souvent raconte HALIMI : « après l’école, nous faisions nos devoirs et après le goûter ou le diner, les ainés s’asseyaient et comptaient des histoires ». Toutes ces histoires faisaient partie de leur culture, une source, un savoir et une transmission d’expériences passées qui permettaient d’acquérir les connaissances de la vie.

 « Je me définis comme un griot »

Le peintre, expressionniste à la base, redéfinit son art à travers son expérience de vie, ses sentiments, ses cris et ses écrits. Ayant vécu 30 ans en Afrique, il tire son mouvement artistique d’une tradition africaine où les « vieux » africains (les griots) comptent la vie et sont considérés comme la mémoire par la bouche. Il appellera son mouvement le « griotisme ». Il se considère comme un passeur, quelqu’un qui raconte des histoires. De même, HALIMI estime que chaque artiste est un griot, car que ce soit de la musique, de la sculpture, de la poésie, chaque artiste raconte à travers différentes formes d’art quelque chose, une expérience passée, présente ou imaginaire, un souvenir, une émotion que ce soit de la haine, de la colère, de l’amour ou de la joie. Avec son art, HALIMI cherche à raconter la vie.

« Je travaille sur la vie »

Les prédateurs, 2008, – 130X130m

L’artiste souhaite passer, partager la vie, il est inspiré par ce qu’il écoute, un murmure, une conversation d’inconnu, une émotion, ce à quoi nous pouvons assister quotidiennement. Tous ses travaux étant amenés à parler de l’histoire contemporaine, il travaille sur des thèmes de la vie et ses différentes facettes. Cependant ses travaux racontent des histoires universelles, c’est-à-dire qu’il traite de la misère, de l’égoïsme, des crises économiques, de la politique, de la liberté, des différentes formes d’amour… mais il ne raconte pas d’histoires propres à un individu. Simon Richard souhaite faire passer avec chacune de ses œuvres, un message, une histoire que tout le monde peut comprendre et vivre. Il représente par exemple une femme en attente d’enfant (une grossesse), symbole de vie et évènement quotidien de la vie, nous sommes tous nés à un moment donné.

« Le titre est la première clef pour entrer dans un tableau »

Simon Richard HALIMI considère que pour comprendre l’histoire d’une œuvre, il faut pouvoir voir toutes ses dimensions. Commençant par la largeur, la longueur de l’œuvre, sa couleur, sa forme et la première impression, on continue avec l’histoire, l’âme et le contenu du tableau afin de comprendre ou interpréter ce que l’artiste veut nous dire à travers son œuvre. Et puis pour finir, être capable de laisser prendre forme, la vie et le temps dans l’œuvre. HALIMI appelle ces quelques dimensions « la culture du passage » qui permettent d’aller au-delà de l’image, car lorsque l’on arrive à se donner les moyens de capter toutes les dimensions d’un tableau, cela veut dire que l’on est capable de comprendre la vie dans une œuvre et ce qu’elle nous transmet. C’est avec des contenus naïfs et simple, que HALIMI crée son propre vocabulaire tout en capturant des instants de vie. De même, il estime qu’une peinture tout comme un livre ou une chanson doit parler et raconter une histoire tout comme le faisait son arrière-grand-mère.

« Sur mes photos il n’y a pas de droit d’auteur » de Simon Richard HALIMI. 

Armes nucléaires : une réelle menace ?

75 ans après les tristements célèbres bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, où en est-on aujourd’hui du nucléaire militaire ? Qui possède quoi, pourquoi et surtout y a-t-il un risque d’utilisation ? Patrice Bouvert, co porte-parole de l’organisme ICAN (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires) répond à nos questions.

En 1968, les grandes puissances décident de créer un traité de non-prolifération nucléaire (TNP) pour empêcher que des états n’ayant pas encore l’arme nucléaire, la développent. Depuis, 191 pays ont signé ce traité. Le monde est dans une phase de désarmement, on passe de 64 000 ogives nucléaires en 1986 à 17 000 aujourd’hui. Une nouvelle étape est franchie en 2017 lorsque l’ONU propose un traité d’interdiction des armes nucléaires. Ce n’est qu’une semi-réussite puisque les grandes puissances détentrices de l’arme nucléaire ne le signent pas, estimant qu’elle est nécessaire dans la politique de défense et dans la politique de dissuasion.

Qui possède l’arme nucléaire de nos jours ?

Il y a 9 détenteurs de cette arme : Les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni et la Chine la possèdent officiellement. Mais d’autres pays sont plus ou moins en train de mettre au point un arsenal nucléaire : le Pakistan, l’Inde, la Corée du Nord, l’Iran et Israël. Il ne faut pas oublier également les états qui hébergent sur leur sol des armes américaines, comme l’Allemagne.

Il semble que le monde s’oriente à nouveau vers un processus de modernisation et de prolifération des armes nucléaires.

Quelles sont les principales menaces actuellement ?

«Elles tiennent surtout des puissances nucléaires […], principalement des États-Unis qui remettent en cause tous les accords de traités internationaux sur les armes nucléaires.»

Patrice Bouvert cite par exemple le cas de l’Iran qui est tenté de faire des essais nucléaires depuis que Trump a quitté l’accord. Celui-ci stipulait la réduction des armes nucléaires iraniennes contre des relations commerciales, signé en 2005.

«La principale menace c’est les tensions créées par les puissances nucléaires elles-mêmes, vis-à-vis d’autres États et non pas les armes en soi.»

Les tensions entre la Chine et les États-Unis peuvent-elles conduire à une utilisation de ces armes ?

«On ne pense pas que ces tensions arriveront jusqu’à l’utilisation de cet arsenal. L’arme nucléaire sert à faire monter la tension dans les rapports de domination, qu’ils ont actuellement

Et la Corée du Nord ?

P. Bouvert rappelle qu’en vue de la Corée du Nord, nous n’intervenons pas directement sur le terrain à la différence de l’Iran et de l’Irak, nous mettons des sanctions. «La Corée du Nord sert sûrement d’enjeu aux relations sino-américaines. Si l’enjeu était vraiment le désarmement, il y aurait déjà un embargo suffisant, pour obliger la Corée du Nord à réduire ses stocks d’armes nucléaires.»

Le mouvement de radicalisation du monde, avec des dirigeants plus extrêmes, constitue-t-il une menace attive ?

P.Bouvert rappelle qu’on ne sait pas jusqu’où va aller ce mouvement de radicalisation. En l’occurrence, ce n’est pas certain que Trump soit réélu en novembre. En ce qui concerne Kim Jong Un : «si on ne lève pas les restrictions économiques pour permettre à sa population de respirer, le président peut être dans un quitte ou double. une position presque suicidaire, notamment dans cette zone, en jouant la réélection de D.Trump. Le risque n’est pas sur le continent américain mais sur des bases implantées sur d’autres territoires. Il existe un risque qu’il n’y avait pas il y a quelques années.»

Et la France dans tout ça, elle en est où ?

«La France, non seulement continue de moderniser son arsenal, mais s’est aussi lancée dans un processus de renouvellement complet de son ensemble nucléaire. Pour rendre les missiles et les têtes nucléaires plus performants, plus précis et avec une plus grande portée, jusqu’à 10 000km !»

Patrice Bouvert souligne que pour la France il s’agit bien plus d’un outil de pression que d’une réelle volonté d’utilisation, bien que la doctrine sur les armes nucléaires prévoie des frappes d’avertissement possibles. «Un tir d’avertissement avec des armes nucléaires représente l’équivalent de 20 fois celle d’Hiroshima pour la plus petite.»

Est-ce que la modernisation de l’arsenal nucléaire français est contraire aux traités qu’elle a signé ?

«En ce qui concerne le traité de 2017 ( TIAN ) la question se pose moralement et non pas juridiquement. Pour le TNP, le traité prévoit qu’elle négocie au plus vite un désarmement nucléaire or elle ne mène aucune négociation sérieuse pour aller vers le désarmement nucléaire. Donc elle ne respecte pas son propre engagement.»

«Le problème c’est que l’on continue de penser les armes nucléaires comme la clé de voûte de la stratégie militaire française : les autres pays font de même et ça incite à la prolifération. Ce sont les puissances nucléaires qui alimentent ce risque de prolifération.»

Le risque ne vient donc pas tant des pays développant leurs arsenaux nucléaires que des grandes puissances qui n’arrivent pas à s’en séparer. Etant persuadés que ses armes sont essentielles sur la scène internationale. Cela entraîne une surenchère nucléaire. En somme, on continue d’être dans l’idée que pour être une grande puissance il faut détenir l’arme nucléaire. Comment interdire à des pays de développer la leur ?

FC Barcelone : Riqui Puig, l’éclosion

Après des années à laisser sa formation à l’abandon, le Barca est en train de retrouver l’ADN qui a fait tout son succès. Une jeune génération arrive, menée par 2 joueurs très importants pour le futur du club : Ansu Fati, mais surtout Riqui Puig. Retour sur son début de carrière.

Depuis tout petit, Riqui Puig a l’amour du football, mais surtout du FC Barcelone. Son père est l’un des plus grands supporters du géant Barcelonais. Il prend un abonnement à son fils et devient socios à l’âge de 4 ans. Riqui commence à jouer au football pour le club de Jàbac, comme Sergio Busquets, à l’âge de 7 ans. L’Espagnol va rapidement attirer les radars des plus grands clubs de sa ville : l’Espanyol et le FC Barcelone. Ses parents vont préférer le laisser faire ses gammes dans le club où joue son père, arrière gauche en équipe première. Été 2013, le Barca enregistre l’arrivée d’un joueur qui marquera les esprits pour les années à venir : Neymar JR.

C’est pendant ce mercato qu’arrive Riqui Puig, alors âgé de 13 ans, dans le club majeur de la capitale catalane. Dès son arrivée dans les rangs de la célèbre Masia, il est titulaire en tant que faux neuf. Il ne sort pas dans un premier temps au-dessus du lot : « ce n’était pas un des meilleurs joueurs de son équipe » selon Elton Mokolo, journaliste du Club des 5 et fan du Barca. Le Catalan passe 3 ans en tant qu’attaquant. Lorsqu’il va commencer à jouer avec l’équipe B des Juvenil (U19), Quique Alvarez, l’un de ses formateurs, le repositionne au milieu du terrain. Il est l’électron libre de son équipe. Puig commence à démontrer l’étendue de son talent. Il va exploser en Juvenil A avec Garcia Pimienta.

Il est déjà adoubé par Xavi, une des légendes du club : « Riqui Puig est très bon, il suffit de le voir jouer 20 minutes en Juvenil pour comprendre qu’il a le niveau ». Il emmène ses coéquipiers vers la victoire finale en Youth League contre le Chelsea d’Hudson-Odoi. Auteur de 3 buts et 3 passes décisives, il est le MVP de la compétition. Lors de ce match, il rayonne grâce à sa rapidité d’exécution et son intelligence dans le jeu. Son contrat se termine cette année-là. Même si de nombreux clubs cherchent à enrôler la pépite espagnole, le principal concurrent du Barca reste Tottenham. De leur côté, certains dirigeants du club espagnol ont quelques doutes sur sa capacité à évoluer au plus haut niveau, principalement à cause de sa taille : « Au Barca, ils ont douté de son physique. Certains ne voulaient pas qu’il reste » selon Gerard Lopez, ancien entraîneur de l’équipe B. Une décision fait pencher la balance. Garcia Pimienta, grand architecte de la victoire en Youth League est promu en tant qu’entraîneur de la réserve. Riqui prolonge avec le Barca, son contrat contenant une clause libératoire fixée à 100 millions d’euros.

Des débuts en équipe première remarqués

Lors de cet été, il va faire ses débuts avec l’équipe professionnelle, lors de l’International Champions Cup. Il débute face au Milan de Gattuso, qui est impressionné par son talent : « Riqui est un spectacle. Voir un joueur qui a encore un visage d’enfant et qui maîtrise le ballon comme ça, c’est quelque chose qui m’émerveille.» Malgré un talent assez évident, Riqui va rester en réserve jusqu’à l’arrivée de Quique Setien. Une situation qu’il avait du mal à avaler : « J’aimerais avoir plus de minutes en équipe première ». Depuis la reprise du football en mai, l’Espagnol joue bien plus en Liga et convainc. Contre Bilbao, Riqui a réjoui tous les fans du Barca grâce à une entrée plus que prometteuse. Il a transformé le milieu de son équipe et a impulsé le but de Rakitic à la 71ème minute.

Le profil du joueur

Beaucoup d’observateurs le comparent déjà à une légende du Barca : Iniesta. Pour Gerard Lopez , il a une « vision du jeu, capacité de dernière passe, changement de rythme, éliminer son adversaire direct sur un toucher de balle ou une feinte… Puig a tout ça », mais aussi Cesc Fabregas, « Riqui peut devenir comme Iniesta ». Une autre comparaison revient, celle avec Deco, le milieu offensif brésilien qui a passé 4 ans chez les blaugranas. Elton Mokolo considère qu’il se rapproche le plus de ce profil : « Les deux partagent cette faculté d’évoluer sur le terrain comme des meneurs de jeu quand bien même ils ne le sont pas dans le dispositif. Ils ont une capacité à porter le ballon, orienter le jeu à bon escient, activer leurs coéquipiers ».

Et pour la suite ?

Tous les fans du Barca et du monde du football veulent voir cette pépite jouer plus souvent. Puig va prolonger son contrat avec son club de cœur jusqu’en 2023, donc pour Elton Mokolo, « il va s’inscrire dans la durée avec son club formateur.» Avec la sortie du groupe d’Arthur, l’espagnol devrait avoir du temps de jeu lors des phases finales de Champions League. Il aura l’occasion de démontrer tout son talent, une nouvelle fois, sur la scène internationale. Le Barca tient une autre pépite dans leurs rangs.

Crédit photo : wikipédia